La Fête de l’Humanité n’oublie pas ses illustres amis. Six mois après le décès du chanteur de la Montagne, huit artistes ont rendu hommage à Jean Ferrat dans un spectacle poignant. Plusieurs générations se sont produites sur la Grande Scène. Ainsi Jehan, Enzo-Enzo, André Minvielle, D’de Kabal, Francesca Solleville, Clarika, Allain Leprest et Sanseverino ont chanté chacun deux chansons du répertoire de Jean Ferrat. Pour Francesca Solleville, le moment est d’importance : « Ferrat, c’est toute ma jeunesse, c’est toute ma vie. C’est un homme qui m’a beaucoup aidée dans ma carrière. » Clarika n’est pas de la même génération que l’artiste engagé qu’était Ferrat. « J’ai eu du mal à rentrer dans son univers, reconnaît-elle. En revanche, je l’admire pour ses textes et ses reprises de poèmes d’Aragon. » Elle aura l’honneur de chanter Aimer à perdre la raison, l’une des plus belles compositions de l’Ardéchois d’adoption.
Le chanteur occitan Jehan ne cache pas son émotion à l’idée de rendre hommage au chanteur qu’il appréciait particulièrement : « J’ai été très touché par son décès car c’est comme si j’enterrais un ami. Jean Ferrat est un orfèvre tant pour sa mélodie que pour son interprétation. » Il annonce par ailleurs qu’il chantera du Ferrat dans un album à sortir prochainement. Allain Leprest était un ami proche de Jean Ferrat. Il témoigne de son attachement à son ancien camarade : « Jean m’a toujours accompagné dans ma vie. Il était à ma table de lecture et d’écriture. Petit à petit, c’est devenu un ami fraternel. C’est un artiste qui voulait partager quelque chose avec nous. Il a tendu la main vers les quartiers populaires. »
Amis ou simples admirateurs, tous se retrouveront pour chanter Ferrat. Un spectacle présenté par un autre de ses amis, Michel Drucker, lequel tenait à être là : « Je n’ai pas hésité une seconde à venir animer cet hommage. J’avais tissé une forte amitié de quarante ans avec Jean Ferrat. J’avais aussi envie de rencontrer le public de Jean, de me retrouver face à lui. » Il poursuit : « Jean me manque beaucoup aujourd’hui. Nous avions une relation particulière. Nos deux familles ont vécu les horreurs de l’Holocauste, son père a été déporté vers Auschwitz. Je sais que ma famille serait très fière de savoir que je suis là pour Jean. » Michel Drucker n’oublie pas de saluer Colette, l’épouse de Jean Ferrat : « C’est une personne que j’apprécie énormément. Je leur rendais visite chez eux à Antraigues lorsque Jean était malade. C’était des moments très difficiles. C’est aussi pour cela que je me devais d’accepter l’invitation de Colette à la Fête de l’Humanité. Pendant quatre-vingt-dix minutes, la Fête a laissé la place à l’émotion. L’ombre de Jean a plané sur cette 80e édition. »
Un feu d’artifice d’émotion en perspective avec en bouquet final l’interprétation collective de la Montagne, chanson phare de Jean Ferrat.
Dans la vidéo ci-dessous "Aimer à perdre la raison" par Clarika.