Ce samedi 26 novembre s'est tenu le Conseil Municipal de Bagnols. Concernant le Débat d'orientation budgétaire, voici la position des élus communistes et apparentés.
La présentation synthétique à ce débat d'orientation budgétaire éclaire sur le contexte lié aux choix nationaux. La contribution de notre groupe à la construction de l'action municipale pour 2012 en prend pleinement la mesure.
La persistance gouvernementale à privilégier les spéculateurs et les rentiers, au détriment des besoins, accroit les difficultés pour les Bagnolais et porte des atteintes graves à l'ensemble des services publics. Les services municipaux ne sont pas épargnés.
Nous dénoncions l'an passé quatre choix politiques :
· La suppression de la taxe professionnelle, remplacée par une usine à gaz, à elle seule prive les collectivités de 13 milliards d'Euros
· La "réforme générale des politiques publiques", avec son dogme de non remplacement d'un départ de fonctionnaire sur deux, se traduit par des difficultés de fonctionnement.
· La Loi de Finance, gèle les dotations d'Etat de l'équivalent de l'inflation. La "réforme des collectivités territoriales" achèverait ce qu'il reste de maîtrise publique dans l'action municipale.
· Dans cette fuite en avant, les collectivités, sont la proie des actionnaires des banques. Pour le pays, c'est un coût en intérêt d'emprunt supérieur au budget de l'Education, pour Bagnols, c'est plus d'un million d'euros.
Les discours sur la moralisation de ce système, sur les fausses solidarités s'accentuent par des tentatives de culpabilisation ; les français et les collectivités vivraient en dessus de leurs moyens ; alors que le plus grand nombre peine à satisfaire les besoins les plus élémentaires !
· le revenu moyen des Bagnolais a baissé de 2,8% en 2010, 2011 s'annonce pire,
· le chômage atteint 40% des 18-25ans,
· la précarité énergétique a bondi de 43%,
· les difficultés de paiement de loyer progressent de 10%,
· l’accès à certains soins devient impossible,
L'ensemble des indicateurs sociaux et économiques du pays sont dans le rouge. Les faux remèdes assénés et l'asphyxie de l'activité ne sont pourtant en rien fatals.
Reprendre le pouvoir aux banques, taxer les mouvements de capitaux, faire cotiser la rente au même taux que les salaires, augmenter les salaires et les retraites, rendre la fiscalité juste et incitative en faveur de l'emploi, sont les seules voies possibles et nécessaires !
Notre action locale doit favoriser la construction de cette alternative.
Dans ce débat budgétaire, face au désengagement de l'État, aux hausses des charges courantes, nos marges de manœuvres sont réduites. Elles n'en ont pas moins des conséquences importantes sur le quotidien de nos concitoyens.
L'information, la participation aux choix et priorités de l'action communale en sont d'autant plus nécessaire pour répondre aux légitimes attentes des Bagnolaises et Bagnolais.
Nous partageons l'essentiel des priorités budgétaires présentées tant en fonctionnement qu'en investissement et consacrées principalement aux secteurs scolaires, aux travaux, à la propreté, à la voirie, à notre patrimoine, à notre cadre de vie et à nos associations. Néanmoins, nous mettons en garde sur la nécessité de ne pas rajouter de l'austérité à l'austérité sous peine d'amplifier les difficultés pour l'activité locale et l'action publique.
Notre ville a souffert de l'immobilisme de la précédente mandature, les difficultés accrues par la politique nationale doivent nous faire résister et agir pour aider nos concitoyens et leur offrir un cadre et des conditions de vie dignes de la ville centre du Gard rhodanien.
Nous réitérons la nécessité d'effectuer au plus tôt la 4ème tranche de VRD des Escanaux où une centaine de famille vit avec des odeurs d'égouts insupportables.
L'augmentation des coûts de carburants, du taux intermédiaire de TVA et de la TGAP va aussi avoir des conséquences sur la gestion des déchets ménagers et donc des incidences, soit sur la taxe OM, soit sur le budget de notre intercommunalité ; nous partageons donc le choix de ne pas augmenter notre fiscalité municipale.
Pour autant, notre ville mérite des investissements structurants qui font défaut et il n'est pas envisageable qu'elle se substitue à d'autres échelons de l'intervention publique.
Pour ne citer que les principaux :
· l'aménagement de l'entrée nord, route nationale, doit être essentiellement pris en charge par l'état déjà en défaut sur la rhodanienne,
· la gare et notre futur musée doivent avoir rapidement les soutiens indispensables,
· les aménagements de voiries conséquents et nécessaires, liés au plan de circulation, sont attendus par les Bagnolais.
Nous devons engager une réflexion sur le niveau de nos emprunts qui sont totalement légitimes pour les équipements utiles. Ce qui est illégitime ce sont les intérêts abusifs des emprunts que nous payons actuellement trois fois :
· par les intérêts eux-mêmes qui pourraient être proche de zéro si la banque nationale ou européenne prêtait directement aux collectivités comme elle le fait aux banques,
· par le premier plan de rigueur qui a servi à éviter la faillite de ces mêmes banques engluées dans la virtualité de leurs opérations,
· par le deuxième plan d'austérité et de récession en soutien à la spéculation stérile pour obéir aux agences de notation qui n'ont aucune légitimité démocratique.
Nous souhaitons que notre budget 2012 tienne compte de ces réflexions.
Pierrette Pasquini 27/11/2011 18:42
Catherine 26/11/2011 14:26