Depuis plusieurs semaines, à Pont Saint Esprit, la politique est au centre des conversations. Dans notre ville, on ne peut pas dire que ce soit une mauvaise chose. Bien au contraire, le fait que les citoyens s'emparent des questions qui les concernent est un élément positif. En tant qu'acteur de la vie politique locale, je ne peux que me féliciter de voir les gens se saisir de ces questions; c'est ma conception de la politique. Il n'y a pas un domaine réservé à une minorité qui serait initiée, et le « vulgaire peuple » qui ne serait qu'un troupeau de moutons. Dans ce contexte, le réveil de la conscience spiripontaine, après plusieurs décennies de sommeil, fait plaisir à voir.
Cependant, je peux comprendre que certains puissent exprimer une lassitude devant la poursuite de nos actions. Et notamment les commerçants qui pensent être gênés par les manifestations. Que ceux-la sachent bien que ce n'est pas par plaisir que nous restons mobilisés, mais par nécessité. Certains qui font semblant de s'offusquer, mais qui en fait n'acceptent pas la contestation de la majorité municipale, nous demandent de retourner à notre rôle d'opposition municipale. Notre réponse est simple : nous ne pouvons même pas exercer les droits que nous ont donnés le suffrage universel et les institutions de la République. En effet, les documents que l'on nous a fournis dans les années antérieures au Conseil Municipal étaient « insincères », et aujourd'hui nous n'avons même pas accès aux conclusions officielles de la Chambre Régionale des Comptes.
D'autres contestent le fait que s'il y avait une nouvelle équipe municipale la situation serait meilleure. Et pourtant c'est bien vrai. D'après les précédents dans d'autres communes, qui étaient dans notre situation , nous avons constaté qu'une subvention d'équilibre pour assainir leurs finances leur a été attribuée. Cet argent ne sera donné qu'à la condition qu'une nouvelle majorité soit désignée. D'autre part, nous renégocierions les prêts et les dettes, là encore une équipe « réputée honnête » aurait la confiance des Banques et d'autres organismes d'Etat, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. Enfin d'autres choix politiques et une orientation budgétaire différente seraient décidés et iraient dans le sens de l'épuration des comptes.
Ces quelques voix discordantes à qui nous venons de répondre en argumentant s'ajoutent à d'autres discours plus critiques. Si nous nous réjouissons, que même à Droite, certains spiripontains accablent la majorité, nous voulons quand même leur rappeler qu'il est bien temps de se réveiller et que les mesures prises au niveau du gouvernement ne facilitent pas la transition. L'U.M.P. ou le Parti Radical de Monsieur Borloo sont au pouvoir, on ne les entend guère critiquer la ville de Pont Saint Esprit, et surtout prendre les décisions qui s'imposent, comme la révocation du conseil municipal que nous demandons depuis plusieurs mois maintenant. Quant aux mauvaises réponses prises pour faire face à la crise financière, elles ne vont pas aider les finances des spiripontains déjà affectés par les problèmes communaux. Nous aurions aimé que Monsieur Seguin infléchisse la majorité gouvernementale (notamment la Ministre de l'Intérieur) plutôt que d'écrire ses conclusions (même si elles vont dans notre sens) à un de nos concitoyens.
Enfin nous avons lu dans la presse locale le message de paix de monsieur le Curé. Nous aurions aimé que son message soit plus convainquant sur les propos de Benoit XVI mais nous le remercions de son intervention en faveur de la pacification. Toutefois si nous devons le rassurer, il ne lui aura pas échappé, comme au reste de la population, qu'en toutes circonstances j'ai tout fait pour garder mon sang-froid. Je n'ai pas cédé aux provocations même quand Gilbert Baumet m'a dit « qu'il allait s'occuper de ma nièce » ou quand les gendarmes ont usé de la force contre les manifestants. Je condamne la violence sans ambiguïté mais je déplore aussi que l'Etat n'entende pas mes nombreux messages l'alertant sur la situation délétère de Pont Saint Esprit.
J'espère avoir convaincu qu'il n'y a d'autres choix possibles que de poursuivre l'action jusqu'à satisfaction de nos revendications.
Jean-Marie Daver (PCF et Conseiller Municipal 100 % à Gauche)
Don Camillo 26/03/2009 15:49